lundi 26 octobre 2009


Climat : l’Europe sera-t-elle prête pour Copenhague ?Mardi 20 octobre, les ministres européens des Finances devaient trouver un accord sur un dossier-clé : le financement d’une aide aux pays pauvres pour lutter contre le réchauffement climatique. Ce fut un échec. Le lendemain, la réunion des ministres de l’Environnement ne fut pas non plus un franc succès. Copenhague se rapproche pourtant à grands pas…

« S’il n’y a pas d’argent sur la table, les négociations n’aboutiront pas » (Stavros Dimas, commissaire à l’Environnement)
Il reste 45 jours jusqu’au Sommet de Copenhague. 45 jours durant lesquels l’Europe va devoir redoubler d’efforts pour respecter son objectif : devenir le leader de la lutte contre le réchauffement climatique. Car pour l’instant, le dossier climat progresse lentement.

La semaine avait pourtant bien débuté : lundi 19 octobre, les parlementaires européens des commissions Environnement, Industrie, et Développement adoptent à la quasi unanimité une proposition de résolution sur la « stratégie de l’Union européenne avant la Conférence de Copenhague ». « A l’occasion de ce vote, les membres des trois commissions ont demandé aux Etats membres d’être prêts à aller au-delà de l’objectif de réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, par rapport à 1990 », s’était alors félicitée Sandrine Bélier, députée européenne du groupe des Verts.
« Les parlementaires se sont prononcés très clairement pour l’octroi d’un soutien financier aux pays du Sud d’au minimum 30 milliards d’euros par an en plus de l’aide publique », avait ajouté son collègue Yannick Jadot.
Réjouissance de courte durée…
Cela dit, le lendemain (mardi 20 octobre), les ministres des Finances se révèlent incapables de s’entendre sur une aide aux pays pauvres. La Pologne, notamment, ainsi que huit autres pays, refusent de s’engager. Et « la France ou l’Allemagne préfèrent attendre la dernière nuit de Copenhague pour faire une proposition chiffrée », déplore M. Jadot. « S’il n’y a pas d’argent sur la table, les négociations n’aboutiront pas », prévient pour sa part Stavros Dimas, commissaire à l’Environnement.
« Les ministres de l’UE ne se sont pas montrés à la hauteur des enjeux du changement climatique », estime l’eurodéputée Corinne Lepage (CAP21/MoDem), pour qui ces derniers « devront assumer une lourde part de responsabilité en cas d’échec à Copenhague ».
Les ministres restent sourds aux appels du Parlement
Quant à la réunion des ministres de l’Environnement du mercredi 21 octobre, elle n’a pas était non plus très productive. Certes, ils se sont engagés à participer à l’effort demandé aux pays développés de réduire d’ici à 2050 leurs émissions de 80 à 95 % (sans pour autant prendre d’engagements). Ils ont également fixé des objectifs mondiaux de réduction des rejets à l’aviation et au transport maritime (respectivement 10 et 20 % à l’horizon 2020 par rapport à 2005).
« Mais les ministres se cachent derrière un prétendu manque d’engagements des autres partenaires pour refuser de passer immédiatement à un objectif d’au moins 30 % de réduction des émissions européennes. C’est oublier que le Japon, la Norvège, l’Afrique du Sud ou encore la Chine s’engagent sur des efforts supérieurs à ceux de l’Europe », fustige Yannick Jadot.
Reste maintenant aux chefs d’Etat et de gouvernement, qui se réuniront les 29 et 30 octobre prochains pour trouver un mandat communautaire pour Copenhague, à décider de suivre, ou non, les propositions du Parlement. « Entre égoïsmes nationaux et intérêt de l’Humanité, les parlementaires ont tranché. Aux chefs d’Etat de faire de même et de dire clairement aux citoyens dans quel camp ils comptent jouer », lance M. Jadot. Car pour le moment, « l’Union européenne ne parvient pas à prendre le leadership en vue de Copenhague ! ».
Yann Cohignac
source http://www.developpementdurable.com/

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