mercredi 14 octobre 2009

changements climatiques;les pays africains réclament des dédommagements



Lors du Forum mondial pour le développement durable consacré aux changements climatiques, tenu la semaine dernière au Burkina Fasso, les pays africains comptent accorder leurs violons et parler d’une même voix pour réclamer des dédommagements aux pays développés, estimés à pas moins de 65 milliards de dollars.Cependant, les pays développés ne souscrivent pas totalement à la thèse de la responsabilité historique, et estiment que les efforts de lutte contre les conséquences du réchauffement climatique doivent se faire au prorata des émissions de GES, avec une participation plus soutenue de leur part, mais dans le cadre du mécanisme pour un développement propre prévus par le protocole de Kyoto.Mais en fin de compte les pays africains dans leur ensemble sont-ils victimes ou responsables ?
Les conséquences de ce réchauffement touchent tous les pays de la planète, et les impacts négatifs et parfois catastrophiques sont partagés par tout le monde mais sont supportées beaucoup plus par les plus pauvres car plus vulnérables, d’autant plus que leur capacité d’adaptation aux changements est minime sinon nulle, sachant que leurs moyens d’existence dépendent souvent de ressources dépendant du climat, il en découle que la responsabilité ne peut être partagée de la même manière.En effet le développement qu’a connu l’hémisphère Nord durant le siècle dernier a totalement bouleversé la chimie de l’atmosphère, et s’est accompagné de dommages irrémédiables à l’environnement, ainsi l’occident a bâti son bien-être au dépens de la Terre, mais surtout au dépens des habitants des autres continents, qui supportent les conséquences, sans bénéficier des avantages.
Les impacts négatifs de ce dérèglement climatique sur les pays pauvres commencent à se faire sentir. Ils se caractérisent par :- Une diminution des précipitations entrainant une baisse sensible des ressources hydrique et pénurie en eau potable ;- Une désertification accentuée et une dégradation des terres arables ;- Une fragilisation des écosystèmes ; - Une modification du calendrier agricole traditionnel et le raccourcissement du cycle végétal, entrainant une diminution de la production agricole ;- Une dégradation accrue des forêts, - Des périodes de sécheresse plus longues ;- Des menaces d’inondations ;- Une dégradation de la santé des populations, à cause d’une propagation plus rapide des facteurs infectieux.
Mais plus grave encore, l’exode de millions de gens vers le Nord, provoquant des vagues de refugiés, avec son corollaire : maladies, famines, fléaux divers, etc.L’Afrique est un continent riche en ressources naturelles, notamment en minéraux, en biodiversité, en forêts, en faune et flore, en ressources halieutiques et en eau, il dispose en outre des plus grandes forêts tropicales, et du deuxième plus grand lac d’eau douce par son étendue. L’agriculture demeure la première source de subsistance de plus de 60 % des Africains.Bien que l’Afrique ne contribue que par une toute petite partie dans la production mondiale des gaz à effet de serre estimée à moins de 3 % du total des émissions de dioxyde de carbone, elle demeure cependant le continent le plus menacé par le phénomène du réchauffement climatique, dont les conséquences ne se sont pas faites attendre. Ainsi, des périodes de sécheresse aigue apparaissent. Les forets tropicales, dont aucun ne nie le rôle dans la régulation globale du climat, se dégradent, les fleuves s’enlisent, les ressources naturelles s’épuisent, des espèces animales et végétales sont en voie d’extinction, des populations entières sont déplacées, la pauvreté se généralise, plus de 50 % des Africains vivent en dessous du seuil de pauvreté, plus de 30 % souffrent de malnutrition, moins de 50 % de la population a accès à une source d’eau potable...Les conflits que connaissent certaines régions aggravent et fragilisent encore plus sa situation déjà précaire.La vulnérabilité de l’Afrique aux impacts du réchauffement climatique s’accentue de plus en plus, et menace tout un continent, dans un mépris total de la communauté internationale. Les quelques actions sporadiques initiées par des instances internationales (PNUE, FEM), ou qui rentrent dans le cadre du plan d’action de l’initiative environnementale du nouveau partenariat pour le développement du NEPAD, ne sortent pas du cadre des solutions conjoncturelles, ou des remèdes qui ont tendance à calmer au lieu de guérir, plus encore elles servent à promouvoir beaucoup plus les images médiatiques et diplomatiques de leurs initiateurs qu’à sauver un continent qui sombre dans les méandres de l’inconnu, elle sont à placer dans la case des bonnes intentions, sans plus.Malgré la gravité de la situation, certains illuminés discutent encore de la problématique tout à fait absurde de la relation entre pauvreté et changements climatique, et de l’influence de l’un sur l’autre. Ils pensent que c’est la pauvreté qui influe sur le climat et non le contraire. Autrement dit, les pauvres, en cherchant à survivre, utilisent des modèles d’exploitation des ressources naturelles qui menacent les écosystèmes et la biodiversité et par conséquent participent à l’accentuation du phénomène du réchauffement climatique, mais oublient par contre que cette pauvreté n’est en fin de compte qu’une résultante de l’exploitation massive, non étudiée et injuste des ressources naturelles africaines, opérée par les puissances colonisatrices par le passé d’une part, et de l’industrialisation tous azimuts et ces impacts nocifs qui ne connaissent pas de frontières, d’autre part.
Les pays africains sont-ils condamnés à payer le lourd tribut à la place des pays développés, et quels modèles de développement adopteront-ils ? Mais la recherche de solutions pour endiguer la pauvreté sont-elle compatibles avec les principes de préservation et de protection de l’environnement ?
Cela est possible mais doit passer par la recherche d’un développement durable qui puisse réponde à ces questions, et qui englobe à la fois réduction de la pauvreté, et préservation de l’environnement, mais reste tributaire de la volonté de la communauté internationale, et notamment des pays développés à reconnaître leur responsabilité en premier lieu, à dépasser le stade des bonnes intentions, et s’atteler à la mise en œuvre effective de programmes et actions susceptibles de faire renaitre ne serait-ce qu’une lueur d’espoir en un avenir plus clément à des populations démunies, en leur évitant plus des sacrifices.
Mais en attendant le réveil de la conscience internationale, il incombe aux Africains eux-mêmes de trouver les solutions idoines à leurs problèmes, et ce en adoptant un modèle de production et de consommation compatibles avec les besoins de régénération de la nature, ainsi qu’un développement propre, bien que la tâche ne soit certes pas facile, dans l’état actuel, au vu des capacités financières, et du manque de volonté de la majorité des pays africains, il est par ailleurs important qu’ils sachent enfin,que continuer à attendre l’aumône des Occidentaux finira par faire d’eux des complices et non des victimes.

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